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14 septembre 2005

Pour May

coquelicot_bleu

Il était une fois, seulement une fois, Lohey, un des êtres humains de la planète Raison. Un jour, il avait marché au creux d'une vallée merveilleuse. Les montagnes environnantes étaient encore oranges d'avoir contemplé le soleil levant. La terre présentait à la lumière nouvelle une rosée à sublimer.

Lohey vivait ce jour comme si c'était le premier ! La vie l'entourait et l'intourait ; des couleurs, des odeurs et des mouvements remplissaient sa réceptive vacuité. Il vivait que la séparation entre le vide et le plein était une vue de l'esprit.

Derrière l'envol d'une coccinelle, il fut appelé par un coquelicot au bleu vif et percutant. Il fronça les sourcils comme pour nettoyer son regard d'une illusion. Il s'approcha, observa, toucha. Le coquelicot était bleu !
   
      
      
  Quelques jours plus tard, Lohey avait porté sa présence parmi d'autres êtres humains. L'occasion lui vint de témoigner du coquelicot bleu. Il témoigna.

Il écouta alors les multiples réactions évoquant ce que lui avait vécu. Chacun ou presque avait un avis sur le sujet : scientifique, éthique, moral, humain, subjectif, objectif, classique, moderne. De toutes les façons, un coquelicot bleu, c'était impossible ! Et puis il y avait, à disposition des mémoires, de nombreuses explications pour justifier cet impossible. La pièce se remplit rapidement de concepts, de croyances, de peurs, de résistances. Si ce que disait Lohey était vrai, alors beaucoup d'idées étaient remises en question. Heureusement, c'était impossible ; il y avait beaucoup de mots qui avaient été transmis, parfois même, par des gens célèbres et tous infirmaient cette hypothèse. Heureusement, c'était donc forcément faux !

Lohey écrivit sur la feuille devant lui : « La séparation entre le vrai et le faux dessine les contours d'un paradigme donné ! ». Il ne souhaitait pas dire une vérité, il ne pensait pas avoir raison, simplement il témoignait de son expérience. Beaucoup répondaient à ce qu'ils pensaient être les idées de Lohey, se répondant à eux-mêmes. Personne ne lui posa de question pour savoir.

Il avait écouté tout le monde, il s'était écouté écouter tout le monde, respectueux, aimant. Il ne le voulait pas, il le constatait. Ca lui plaisait, il souriait. Il avait écouté ses propres réactions intérieures et ses propres fantasmes : « Ils pensent que je suis prétentieux, orgueilleux ou que je me crois meilleur ou que je m'invente des expériences, me fais des idées ! ». Il n'accorda pas de valeur à ses propres pensées, il les prit simplement en conscience et ne leur donna aucune autre activité.

Lohey écrivit sur la feuille devant lui : « L'humilité ne consiste pas à se placer en bas ou au milieu d'une hiérarchie entre les êtres humains. L'humilité manifeste la conscience que cette hiérarchie n'existe pas ! ». Au-delà des réactions, il regarda chacun ; ils étaient tous extraordinaires ! Il ne le voulait pas, il le constatait. Ca lui plaisait, il souriait.
   
      
      
  Quelques jours plus tard, Lohey avait reçu de nombreuses réactions. Il avait aussi partagé quelques actions, plus rarement.

Un matin qu'il ne réussit pas à vivre comme s'il était le premier, il douta du coquelicot bleu. Alors il repartit dans la vallée merveilleuse. En marchant, il se souvint qu'aucune personne réactive ne lui avait jamais seulement demandé où était le coquelicot bleu, pour aller voir par elle-même. Y penser semblait suffisant et rassurant... sans aucune conscience qu'une expérience humaine était ainsi niée.

Il jugea un peu cette généralité d'êtres humains. Il en prit conscience, il se sut alors blessé, et ne s'attacha pas à ses pensées. En conséquence, elles se dissipèrent...

Il se rendit tout droit là où il avait découvert l'incroyable fleur. Mais elle n'était plus là ! Il n'y avait plus que des fleurs rouges, partout autour de lui ! D'innombrables fleurs désespérément rouges !

Il fronça ses sourcils pour nettoyer l'illusion de son désespoir et s'arrêta immédiatement de chercher à avoir un résultat. Il finit de se faire avoir et se fit être. Il respira lentement. Autour de lui et en lui, il regarda la nature dont ses pensées avaient bloqué la perception jusqu'alors. A l'instant où il la perçut nouvelle, il éclata de rire et poussa au ciel un puissant cri libérateur !

Il sourit et s'assit parmi les fleurs. Les narcisses étaient rouges. Tous les narcisses étaient grands et rouges !

Devant lui, il trouva un livre, le prit, l'ouvrit et lu : « Il y a une chose, une seule, pour laquelle les humains semblent vouloir tout sacrifier. Ils sacrifient volontiers l'amour, la paix, la santé, l'harmonie et le bonheur, tout comme la sécurité et même leur équilibre mental, à cette seule et unique chose.

Le fait d'avoir raison. »

source:http://etre-humain.net/txt_coquelicot_bleu.html
   
   

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Commentaires
N
Magnifique texte que j'ai relu 3 fois ... juste pour le plaisir. Merci et bises
N
je tenterai d'expliquer aujourd'hui la suite de mon article est ce normal.<br /> j'aime toujours autant venir te voir,mais j'ai un manque de temps chronique qui sera mal jugé par certains beaux parleurs qui me disent qu'il n'y a qu'a s'organiser mais organiser les imprévus ne sont pas choses aisées...et les imprévus sont mon lot quotidien...donc,tout va comme je peut,pas comme je veut...<br /> amitié<br /> Nadine
M
Très belle ton histoire. Merci. <br /> Je me considère plus comme la fleur que comme le découvreur, pas sûre que j'existe... Dans le sens où je me pose énormément de questions, et je me sens "Rien" Dans le bon sens du terme... Le rien qui n'existe pas, être parfois à la lisière d'un monde inconnu, et ne plus savoir si on a envie de franchir le pas. <br /> " Être rouge comme tout le monde ou rester bleu envers et contre tout" <br /> Tu vois parfois je suis très orgueilleuse, je me pense différente.
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